Film : « The Giver » (« Le Passeur »)

Article de Camille

Avant de voir The Giver, je me suis dit ne pas devoir attendre grand’chose de ce film : une énième dystopie, basée sur le même modèle que celles qui sont sorties au cinéma, et The Giver en plus n’avait que très peu fait parler de lui, je le pensais donc d’un moins bon niveau. Et, comme je me trompais ! J’ai vraiment, totalement adoré ce merveilleux film !

The Giver

Résumé : Dans un futur lointain, les émotions ont été éradiquées, les couleurs bannies et les souvenirs supprimés pour créer un monde idéal. Seule une personne, » the Giver », a la lourde tâche de conserver les émotions du passé. Jonas, un jeune homme comme les autres, voit son destin bouleversé lorsqu’on lui demande de devenir le nouveau « Giver » (en fait c’est faux, il devient le « dépositaire » de la mémoire, et non celui qui la transmet). Il découvre le potentiel infini du monde qui l’entoure, mais il va très vite apprendre que repousser les limites a un prix.

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Voilà pour le résumé qui reprend bien la trame de l’intrigue. Même si c’est une dystopie et qu’on retrouve une société très contrôlée, peu de liberté, etc, ça change quand même bien des autres histoires dystopiques, et ça fait réfléchir. Une société en noir et blanc, sans inégalités, sans joies, sans peines, sans rien. J’ai lu quelque part sur internet que quelqu’un qualifiait cette société-là de « société futuriste cauchemardesque« . Je dirais plutôt le contraire ! C’est une société calme, paisible, où tout le monde est plutôt « heureux » même s’ils ne connaissant pas le sens du mot bonheur… Je pense plutôt que c’est parce que la société est tellement parfaite qu’elle en devient mauvaise, il faut connaître le malheur pour vraiment goûter au bonheur, estiment certains.

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Le film commence en noir et blanc, avec la voix-off de Jonas qui présente la société dans laquelle il vit, description qui dans le livre Le Passeur est très longue, je crois, j’ai entendu dire que c’était même là-dessus qu’est la majorité du livre (que je dois absolument lire !!). Mais là, ça allait très bien. J’en profite pour remarquer que le film, tourné d’abord en noir et blanc :

  1. N’est pas une erreur (mon frère a cru que le DVD était cassé !)
  2. Est un choix judicieux qui rend très bien, en particulier grâce aux contrastes très accentués entre le foncé et le clair.

On assiste ensuite à une cérémonie où chaque jeune de 18 ans se voit attribuer un métier, cérémonie présidée par la Grande Sage, jouée par Meryl Streep. Ça m’a alors assez fait penser à Divergente, où chacun choisit son groupe, là c’est l’inverse, on le choisit pour nous (si seulement l’orientation après le Bac était si facile…!). Mais je tiens à préciser que The Giver a été écrit bien avant Divergente, c’est d’ailleurs une des toutes premières dystopies jeunesse et un classique, étudié en particulier aux États-Unis à l’école, mais livre sorti malheureusement un peu trop en avance pour son époque, il n’a pas eu autant de rayonnement médiatique qu’il aurait dû…

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 Jonas (joué par Brenton Thwaites, bon acteur dans ce rôle mais qui manque un peu de présence), apprend alors qu’il a été choisi pour être le Dépositaire de la mémoire, et non le Passeur (« Giver »). Le Passeur, c’est le vieil homme, incarné par Jeff Bridges, ancien dépositaire de la mémoire, qui va transmettre à Jonas tous les « souvenirs » de l’humanité. Nous avons nous aussi l’occasion de revivre les meilleurs et pires moments de la vie d’un homme, de l’humanité. Souvent, ce sont des souvenirs de notre vie de tous les jours à nous humains, partout sur la planète, et c’est beau, c’est émouvant, c’est coloré… Ça montre vraiment l’écart qu’il y a entre la société dans laquelle vit Jonas et notre monde. C’est vraiment un des points forts de ce film qui m’a vraiment marquée, tous ces « souvenirs » : des enfants qui rient, des vieillards qui pleurent, des religieux qui prient, des fêtes, des bals, de la musique (soit dit en passant, il y a une musique de fond très belle et assez classique, d’ailleurs, que j’ai appréciée)…

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Mais il y a aussi des souvenirs moins joyeux, la guerre, le braconnage, la peine, la douleur, la mort, la maladie… Et Jonas a beaucoup de mal à supporter ça. Je me suis dit, en regardant le film : « Oh là là, vouloir renoncer à être le Passeur juste parce qu’il a vu deux ou trois souvenirs tristes… Pff… ». Mais en y repensant, c’est bien plus que ça. Jonas, qui ne connaissait qu’une vie aseptisée, insipide, se met à voir, même plus : à vivre, en personne, des scènes horribles comme la guerre que personne n’aurait dû et ne devrait avoir à vivre. Et puis, si nous connaissons des horreurs à travers nos manuels d’histoire, des récits, les infos, lui les vit, toutes. Qui pourrait psychologiquement survivre en ayant vécu toutes les horreurs du monde ? Personne.

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Mais en plus de tous ces souvenirs, Jonas retrouve aussi d’autres choses : la vue des couleurs (vous remarquerez que la chronique aussi – à partir de l’affiche – se colore !), des sensations, des émotions, des rêves…et la vérité. Il va se mettre à comprendre ce qu’est l’amour, la haine, la mort… Et ça, il n’était pas vraiment censé le connaître, car cela peut le conduire à la rébellion, à remettre en cause l’ordre établi, à ne plus se comporter comme il devrait. Je ne vous dévoile pas la fin de l’histoire, mais ce sont les souvenirs de chaque personne qui forgent son identité, et Jonas, en apprenant les souvenirs de l’humanité devient alors vraiment humain, et agit en conséquence.

L’intrigue en elle-même n’est pas extraordinaire, elle n’a pas un très grand intérêt. Comme dans toutes les dystopies, je pense que l’objectif est surtout de faire réfléchir. Réfléchir à ce qu’est ou n’est pas une société parfaite, pourquoi vivre, qu’est-ce qu’être humain… Et l’objectif est pour moi atteint.

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C’est un film que j’ai donc adoré. Je comprends qu’il n’ait pas été un blockbuster parce que l’intrigue n’est pas très solide et il ne se passe pas beaucoup de choses dans l’histoire, c’est un peu léger, mais la réflexion et les « souvenirs » de l’humanité à travers le monde en valent vraiment la peine. Ne vous attendez pas à un film épique comme Hunger Games ou Divergente, mais apprêtez-vous à déguster un joli film. C’est une ode à la vie.

Je dois absolument lire le livre, maintenant !

Je vous invite à passer sur le site du film si ça vous intéresse.

P.S.: Une suite n’est pas prévue au cinéma, malheureusement, car le film n’a pas remporté un grand succès. Ou en tout cas, le succès qu’il aurait dû avoir.

 

 

 

7 réflexions sur “Film : « The Giver » (« Le Passeur »)

    • Ça ne m’étonne pas qu’on pense la même chose de cette adaptation, ce film étant vraiment super !
      Ç’aurait été un drôle de bug si c’est ça qui avait été à l’origine de l’absence de couleur x) Et c’est vrai que le retour au couleur est très joli ! Il faut vraiment que je lise le livre !
      Camille

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